Lorsque je visitais des EHPAD ou autres institutions accueillant des personnes âgées, tout en travaillant comme chef produit, je voyais souvent des résidents âgés affalés sur leur chaise avec une mauvaise posture, appuyés sur des oreillers et se penchant d’un côté ou glissant vers l’avant de leur siège.
Il existe pourtant des solutions simples pour qu’une personne, dont le tonus musculaire est réduit, puisse être bien assise pour son confort et pour interagir avec son environnement
Evolution de la position assise en vieillissant
Assis dans un fauteuil classique, nos muscles doivent travailler pour nous maintenir dans une posture physiologique. À mesure que nous vieillissons, nos muscles ont tendance à s’affaiblir et à se fatiguer plus rapidement : on penche d’un côté ou de l’autre en s’assoupissant, on glisser vers l’avant ou l’on s’affaisse dans le fauteuil.
Lorsqu’une personne âgée glisse vers l’avant d’un fauteuil les risques sont :
- de tomber du fauteuil
- une mauvaise circulation en regard des ischions due aux cisaillements des capillaires et un risque d’escarre accru
- une mauvaise posture pour la colonne vertébrale qui perd sa courbure naturelle en forme de S
Ci dessous l’illustration d’un senior assis dans un fauteuil trop profond. L’assise comprime la jambe au niveau du creux poplité ( 1 et 2) entravant le retour veineux. La rétroversion du bassin (3) fait disparaître le creux lombaire (4) et cervical (5).
Un senior qui est bien assis en revanche :
- a une attitude digne qui le valorise
- se sent en sécurité
- s’assoit et se relève plus facilement, ce qui encourage l’autonomie et la mobilité
- récupère plus rapidement grâce à une meilleure circulation
- est moins à risque d’escarre du fait d’une meilleur répartition des pressions
Ci dessous l’illustration d’un senior avec une posture assise physiologique. L’assise ne comprime pas la jambe au niveau du creux poplité ( 4). La colonne vertébrale conserve sa forme naturelle en S (1 et 2). Les pressions sont réparties sur une surface maximale au niveau de l’assise (3), évitant des sur-pressions à risque d’escarre au niveau des ischions.
Quelles sont les caractéristiques clés d’un fauteuil adapté à un senior
- la hauteur de l’assise : les genoux ne doivent pas être plus haut que l’assise si la personne est grande et les pieds doivent être posés bien à plat sur le sol si la personne est petite
- la profondeur de l’assise : la plus profonde possible pour maximiser la surface en appui et réduire les pressions au niveau du siège, sans que l’avant de l’assise ne vienne appuyer contre le mollet (pour ne pas gêner le retour veineux au niveau du creux poplité)
- la largeur de l’assise : pas trop étroite bien entendu mais trop large non plus, pour que les accoudoirs puissent servir de stabilisateur et d’aide pour se relever
- l’inclinaison de l’assise et du dossier : un angle du siège de 10° environ permet de bien caler la personne dans le fauteuil, sans qu’il ne soit trop difficile de se relever ; si le fauteuil est installé autour d’une table prévoir un angle plus faible d’environ 3° et la personne est à risque d’escarre prévoir un angle plus important pour que le poids du haut du corps soit soutenu par le dossier
- un calage latéral :uns solution très efficace est de positionner des coussinets fins entre le tronc et les bras, sous les aisselles ( ils sont réglables en largeur et fixer au dossier) ; un appui tête arrondi ou des oreilles permettront de caler la tête et d’éviter les courants d’air dans le cou
- des coussins déhoussables ; évitez les tissus enduits facile à laver mais sur lesquels on transpire, car la sudation fragilise les tissus ; il existe des tissus enduits de polyuréthane imperméables à l’eau, perméable à la vapeur d’eau et élastique
Les erreurs à éviter
- le dossier inclinable avec un siège qui ne s’incline pas , car on glisse vers l’avant
- les coussins en simili-cuir dans lesquels on transpire
- le fauteuil qui taille trop grand
- le fauteuil qui est trop petit
Le fauteuil idéal
Idéalement le fauteuil est fabriqué sur mesure à partir des mensurations de la personne âgée.
Les coussins sont adaptés au risque d’escarre, évalué par un médecin ou un thérapeute . Si le risque est faible une mousse haute résilience de type Bultex, avec une portance et une densité assez élevée au niveau du siège, aura un effet durable. Si le risque est moyen à élevé il faudra envisager des coussins sur mesure ou à air.
L’inclinaison du fauteuil est défini avec de thérapeutes, en fonction des activités de la personne ou de son besoin de soutien. Si nécessaire des coussins latéraux aide à maintenir la personne.
Le fauteuil a un style qui plaît à son pensionnaire.
Des accessoires complète l’équipement en fonction de l’activité : tablette, liseuse, roues pour les déplacements
