Les origines des tabourets égyptiens de Turin
Fondé en 1824 le Musée égyptien de Turin en Italie est le plus ancien musée au monde entièrement consacré à la culture égyptienne . C’est aussi le deuxième plus grand musée sur l’Égypte antique après celui du Caire.
Si nous allons ici nous intéresser seulement aux tabourets égyptiens exposés au Museo Egizio nous vous invitons vivement à faire un tour virtuel complet de ce magnifique musée.
La conservation des tabourets égyptiens antiques
Deux raisons principales expliquent que nous puissions encore aujourd’hui admirer des tabourets égyptiens fabriqués il y a 3500 ans.
La première de ces raisons est le climat sec du désert qui a permis la conservation naturelle des corps, du bois, de tissus et de bien d’autres matières (les procédés plus complexe de momification sont apparus dans un second temps seulement).
La deuxième raison est la croyance religieuse selon laquelle la vie ne s’arrête pas avec la mort. En effet selon les croyances égyptiennes antiques le défunt embarquait pour un voyage vers l’au-delà ; il devait donc prendre avec lui tout le confort nécessaire pour résider dans l’au-delà. C’est la raison pour laquelle on retrouve dans les tombes, autour des défunts fortunés, des tabourets , des chaises et des fauteuils.
Le tabouret à 3 pieds pour les sols instables
Ce tabouret aurait été fabriqué entre 1353 et 1425 ans avant Jésus-Christ.
Avec seulement trois pieds il est moins stable qu’un tabouret à quatre pieds s’il est posé sur un sol plan. En revanche sur un sol irrégulier les trois pieds sont plus stables car dans ce cas tous les pieds touchent le sol ( ce qui n’est pas le cas avec un tabouret à 4 pieds).
Pour offrir une stabilité suffisante les pieds sont écartés, ce qui permet d’agrandir le polygone de sustentation ; on peut alors se pencher en avant ou sur les côtés sans risquer de faire basculer l’assise.
L’assise est creusée pour épouser la forme du corps, avec une hache qui pouvait ressembler à celle en photo ci dessous.
Le tabouret à 4 pieds pour les riches demeures
Les riches défunts habitaient des maisons avec un sol plan et utilisaient donc des tabourets à 4 pieds. Sur la photo ci dessus on voit un tabouret de chambre ; les pieds de en forme de pattes de Lyon rappellent ceux du lit. A l’intérieur du cadre le cannage en jonc a deux fonctions : le confort, de part sa souplesse, et l’aération, pour prévenir la transpiration. D’ailleurs ce même cannage constitue aussi le sommier du lit.
En outre le cadre de l’assise est cintré : le tabouret était probablement réalisé sur-mesure pour épouser les formes du corps.
Ci dessus deux autres exemples de tabouret. Sur celui de droite le cuir remplace le cannage ; comme le cannage le cuir apporte souplesse et la respirabilité pour le confort.
Le tabouret égyptien pliant pour le voyage
En cuir, bois et ivoire ce tabouret fut retrouvé dans la tombe de Kha et Mérit. Si le cuir après 3500 ans tombe en lambeaux la conservation du bois et de l’ivoire est exceptionnelle. On retrouve des formes courbes au niveau de l’assise, qui respectent l’anatomie.
Un fauteuil égyptien vieux de 3500 ans
On retrouve dans ce fauteuil les composants vu précédemment sur des tabourets comme les pattes de Lyon et le cannage. En complément le dossier, légèrement arrondi, permet de se reposer plus confortablement que sur un tabouret.
Mais l’élément vraiment nouveau par rapport au tabouret est la couleur : pieds et dossier sont peints. La finesse du décor du dossier, et la vivacité des couleurs, est subjuguante.
Le cadre en bois brut était recouvert d’un tissu ; ce morceau de tissu apparait sur le fauteuil sur la photo prise ci dessous lors de l’ouverture de la tombe de Kha et Mérit.